Monsieur le maire de Chambéry a pour projet de vendre 2 Résidences Autonomie (Maisons de retraite) au privé. Une décision bien surprenante en regard de ses positions concernant la justice sociale, la solidarité… (Lire la suite…)
Il est vrai que les besoins évoluent et qu’il faut chercher à mieux répondre à la demande. Le service public doit pouvoir s’adapter aux exigences de la société.
Pourtant Monsieur le Maire ne cherche pas à faire des projets évolutifs pour satisfaire les besoins des usagers mais seulement à transférer la mission et les bâtiments au secteur privé.
Il explique que les établissements sont vieillissants, ne sont plus aux normes et que l’investissement financier du propriétaire Cristal Habitat serait trop important.
Les 2 repreneurs pressentis, Enéal et ALIA ne sont pas des philanthropes. Leur objectif est de faire des bénéfices. Pour ne pas augmenter les loyers, les 2 repreneurs commencent déjà à parler d’une subvention d’équilibre versée par la Ville. Ils veulent donc de l’argent public pour exercer une mission que fait déjà le secteur public.
Par ailleurs, quel avenir pour les 24 agent.e.s des deux structures ?
Même s’il ne s’agit pas d’EHPAD, l’affaire ORPEA reste bien présente dans tous les esprits. Une telle opération ne peut que générer une légitime incompréhension. Avec ce passage au secteur privé, les loyers des résidents vont augmenter. Les plus précaires ne pourront plus accéder à ces structures.
Les personnes âgées qui vont rester et subir les déménagements liés aux travaux, risquent d’être fortement perturbées, le taux de mortalité pourrait augmenter.
Cette volonté est incompréhensible…
La CGT ne voit pas en quoi ce choix pourrait valoriser le service public.
Analyse Cgt
En réalité, ce n’est pas le CCAS qui veut laisser la compétence, c’est le propriétaire qui veut vendre les bâtiments. Le propriétaire est Cristal Habitat dont le Président est Monsieur le Maire.
Les bâtiments sont encore convenables. Le CCAS a fait les investissements nécessaires. L’année dernière il y a eu, par exemple, l’installation de la climatisation. En fonction des projets et selon l’évolution des profils des publics accueillis, il faudrait adapter certains logements à une dépendance plus lourde. Le coût n’en serait que de quelques centaines de milliers d’euros et pas des millions comme l’affirme la municipalité. Cette précipitation à mettre en place des solutions radicales de ventes n’est pas cohérente.
Cristal Habitat n’ayant pas investi dans ces deux établissements depuis bien longtemps voit la redevance locative qu’elle peut exiger baisser chaque année. En vendant ces 2 structures, Cristal Habitat fait une opération financière qui est facilitée par l’abandon de la mission par le CCAS.
Ces 2 établissements ont une valeur foncière vu leurs situations géographique. Le rôle d’un office HLM n’est-il pas d’investir pour le bien être des usagers les plus précaires ?
Suite à la demande de la CGT, la réponse du Monsieur le Maire le 5 juillet 2022 est très claire, la réflexion n’est plus de savoir si le CCAS doit continuer à gérer ces structures, mais plutôt quel repreneur sera choisi. Suite aux premières mobilisations la municipalité souhaiterait que la gestion reste au CCAS. C’est un premier pas mais si les bâtiments sont vendu à du privé et ne reste pas à un office HLM public, le CCAS resterait vulnérable. Le nouveau propriétaire fera les travaux et appliquera le loyer qu’il souhaite.
La CGT veut que ces structures restent au service public. Après le COVID qui a mis à jour les inégalités et la précarité, après les scandales dans les maisons de personnes âgées, les choix envisagés sont à l’encontre d’une logique de respect des individus dans le cadre du service public.
Mobilisons nous !
Nous ouvrons une pétition pour soutenir ce mouvement social, à partir du lundi 12 septembre : Pour signer, c’est ici ! A diffuser sans modération…
Sur ce sujet, un reportage : Le petit reporter
Et pourtant… monsieur le Maire écrit sur le site de la ville :
« Agir pour la justice sociale, la solidarité, la santé : la ville pour toutes et tous.
Renforcer le soutien aux plus fragiles, soutenir l’insertion et l’animation sociale (lieux ressources Déclic sur les Hauts-de-Chambéry et au Biollay, programme « cités éducatives » …), accompagner les aînés avec le CCAS, promouvoir l’égalité et la lutte contre les discriminations, développer une politique de prévention santé (espace sans tabac, mutuelle communale)… »
Tout cela est décidément incompréhensible et surtout, inacceptable.