Pour le service public chambérien : Ceinture

Une délégation en intersyndicale (FO-CGT) s’est invitée au conseil municipale du 6 novembre 2023.

Cette intervention a été décidée suite aux déclarations du nouvel Adjoint au personnel dans la presse et à la lettre de cadrage adressée aux responsables de service.[…]

Dans cette communication, il est question de « réduire la voilure des services publics chambériens et de diminuer la masse salariale ». Avec cette lettre de cadrage, la municipalité demande que soit réalisé entre 800 000 et 1,5 millions d’euros d’économie sur le personnel. Pour y parvenir, il s’agira d’interroger systématiquement l’utilité de chaque remplacement. Qu’il s’agissent d’agents en mobilité ou partis à la retraite.

La demande est d’assurer un service public satisfaisant et non plus un service public de qualité.

L’intersyndicale CGT-FO était donc présente au conseil municipal pour distribuer une lettre ouverte aux élus. La voici ci-dessous :

Lettre ouverte à M. Repentin, Maire de Chambéry

Monsieur le Maire,

Votre équipe municipale a été élue sur des valeurs citoyennes, sociales, solidaires, et sur le renforcement du service public.

Aujourd’hui, dans la presse, votre nouvel adjoint au personnel tente un virage à 180 degrés.

En effet, on peut découvrir les pensées de votre nouvel élu « social et solidaire », qui parle désormais: « épure de prospective budgétaire », « efforts sur le volume des ressources humaines », « réduire la voilure », « optimisation »…

Bref, une politique au service du CAC 40, à l’opposé des valeurs sociales et solidaires.

Une politique chaotique

Les déclarations dans la presse de votre nouvel adjoint qui consiste à passer du « solidaire et social » au « dégraissage du service public » sont scandaleuses. Pendant ce temps, des services publics ne sont plus assurés correctement : cantine fermée, réduction d’amplitude horaire à la petite enfance, aide à domicile qui perdent des heures d’intervention, tout cela par manque de personnel.

Il nage désormais comme un poisson dans l’eau dans la tradition bien ancrée du discours réactionnaire, traditionnel, stigmatisant et culpabilisant les fonctionnaires, qui « coûtent trop cher », pour ensuite rediriger les fonds vers les boîtes de conseil privé, comme nous le constatons.

Or la réalité est hélas bien simple : les services publics chambériens sont déjà « à l’os » : c’est le triste résultat des politiques d’austérité successives. Les agents sont démotivés et en souffrance comme jamais ils ne l’ont été.

Ceci dans un contexte de paupérisation générale du pays, où les services publics sont, plus que jamais, la seule richesse de celles et ceux qui n’en ont pas.

Où va l’argent ?

La Ville, au cœur du département de la Savoie, a quelques ressources (tourisme, industrie, université…)

Mais elle préfère arroser généreusement les cabinets de conseil privés (à l’image du modèle national), plutôt que de renforcer et privilégier les compétences de ses propres services. Quelques exemples parmi d’autres :

  • Organisation de l’inauguration du STADIUM
  • Etude sur des îlots de fraîcheur dans Chambéry
  • Nicomac pour « parler avec les ATSEM »…
  • Audit organisationnel dans les services…

Impossible d’obtenir les sommes exactes, mais cette gabegie atteint un montant à 6 chiffres.

Mauvaise conscience ?

Les quelques mesures sociales promises par votre équipe pour les services publics ont tardé à voir le jour, quand elles n’ont pas été tout simplement oubliées.

Récemment, sans doute alertés par la réponse qui a été faite à votre dernier courrier aux agents, vos services nous ont convoqués en urgence, pour nous proposer un bout de la prime pouvoir d’achat que nous réclamons. Vous nous proposez seulement la moitié de ce qui s’est fait dans les autres Fonctions Publiques.

Cette prime, largement insuffisante ne calmera pas les agents, et ne remettra pas les services publics sur pied.

Sachant, que vous avez la possibilité de verser le complément de cette prime jusqu’au 30 juin 2024, pour arriver au niveau national et que vous avez refusé cette demande en instance paritaire ce matin.

Pire encore, votre nouvel adjoint au personnel dans une lettre de cadrage évoque les « non-remplacements » et les « économies » sur le service public, à hauteur de 1,5 millions d’euros…

Or, une réelle politique managériale « solidaire et sociale », c’est d’abord :

  • le respect du déroulé de la carrière des agents
  • la protection des agents publics face à l’inflation et leur perte spectaculaire de niveau de vie, avec l’augmentation du régime indemnitaire de 100 € pour tous.
  • le renforcement des moyens alloués au service public
  • les effectifs nécessaires dans chaque service de la Ville et du CCAS
  • de la transparence sur les montants RIFSEEP et sur le budget

Bref, une politique sociale, plutôt qu’une logique sèchement comptable.

Une politique sociale : c’est possible

La solution est simple : faites des économies sur les « conseils » privés, et mettez à profit le service public, ses compétences, ses valeurs. En un mot, rendez-le « attractif »

Au passage, n’hésitez pas à former, ou tout au moins à informer vos élus des valeurs sur lesquelles les Chambériens vous ont choisi.

Vous ferez des réelles économies, vous renforcerez le service public, améliorerez le quotidien de vos administrés, et vous agirez en employeur social et solidaire, fidèle à vos promesses de campagne.

 

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